L’ oxygénothérapie

Chez L’ Homme le métabolisme cellulaire est essentiellement aérobie. L’ oxygène (O2) est donc indispensable à la vie. L’ Ocontenu dans l’air atmosphérique est absorbé par les poumons au cours de la respiration.

par Dr.  NTANKOUO Catherine

Anesthésiste-réanimateur

HGOPED

PLAN

Introduction

  1. Généralités
    • Définition
    • Intérêt
    • Rappels anatomophysiologiques
  2. Stockage de l’oxygène
  3. Précautions d’emploi
  4. Indications
  5. Modes d’ administration

Conclusion

Introduction

Chez L’ Homme le métabolisme cellulaire est essentiellement aérobie. L’ oxygène (O2) est donc indispensable à la vie. L’ Ocontenu dans l’air atmosphérique est absorbé par les poumons au cours de la respiration. Cet Osera ensuite transporté dans le sang grâce à l’hémoglobine et délivré au niveau des tissus pour les différentes fonctions cellulaires. Ainsi toute altération de l’hématose  production de métabolites anaérobie toxiques  mise en jeu rapide du pronostic vital !.

Toute Altération de l’hématose clinique ou situations potentielles d’hypoxémie (polytraumatisés, AVC, SCA etc…/  OXYGENOTHERAPIE +++.

Aspects légaux: Direction générale de la santé en France (1992), l’oxygène et déclaré comme médicament , doit suivre une procédure d’AMM et doit également être délivré par des distributeurs agrées. Il peut être délivré sans prescription médicale et utilisation admise par les secouristes. La manipulation n’est pas sans danger!!!!!! L’oxygène est un gaz comburant, les principes d’utilisations et les règles de sécurité doivent être connues par les utilisateurs

1. GENERALITES

1.1 Définitions

  • oxygénothérapie

— Administration  thérapeutique  d’Opur  ou d’air enrichi en oxygène afin d’assurer au patient une saturation  en Ode l’hémoglobine dans les valeurs normales (> 91%).

  • Oxygénothérapie normobarre  

— mélange gazeux   administré au patient plus riche en Oque l ’air ambiant, à une pression de 1 atms.

  • Oxygénothérapie hyperbare

— mélange gazeux  administré plus riche en oxygène que l ’air ambiant, à une pression supérieure à 1 atms (caisson hyperbare).

  • Hématose

— Fonction physiologique permettant l’apport d’ O2 aux tissus.

1.2 intérêt

  • physiologique et   thérapeutique :     rétablir l’hématose et permettre l’oxygénation tissulaire.
  • épidémiologique : utilisation courante en médecine, anesthésieréanimation, urgences, secourisme..
  • pronostique:

– amélioration de l’état clinique

– stabilité de l’état hémodynamique chez les patients comateux.

! risques : infections par contamination du matériel et des fluides, explosions, barotraumatismes, vasoconstriction hyperoxique     au niveau des membres.

1.3 Rappels

1.3.1 composition de l’air atmosphérique et pressions partielles d’O2

dans le sang
composantspourcentage
O2CO2N2Argon20, 95 0,0578, 090,93Pa O2= 100 mmHg (artères, Veines pumonaires).PvO2= 4O mmHg (veines, artères pulmonaires).

1.3.2 saturation de l’ hémoglobine en oxygène

SaO2=97% chez le sujet normal ,

Mesure non invasive

Mesure invasive: la gazométrie

1.3.2  l’appareil respiratoire 

A- Zone de conduction du nez au bronchioles

  • Nez, cavité nasale
  • Pharynx, larynx
  • Trachée
  • Bronches, bronchioles

fonction:

  • Acheminer l’air
  • Filtrer l’air
  • Réchauffer et humidifier l’air

B– Zone respiratoire

  • Bronchioles terminales
  • Alvéoles et sacs alvéolaires

Fonction: Echanges gazeux

2. STOCKAGE DE L’OXYGÈNE

  • L’oxygène est stocké en bouteilles sous forme gazeuse. La quantité d’oxygène disponible dans la bouteille est fonction de sa pression et de son volume. Initialement, la pression d’une bouteille est de 200 bars. Les modèles de bouteille les plus courants ont un volume de 2 ; 2,5 ; 5 ou 15 litres.
  • caractéristiques des bouteilles

– en France, bouteilles de couleur blanche. sur l’ogive ou la partie arrière de la bouteille sont  incrits :

N° : numéro d’identification de la bouteille

P.V. : poids vide de la bouteille

P.E. : pression d’épreuve de la bouteille, qui doit être de 1,5 fois la P.S.

(soit 300 bars)

Date : date d’essai à la pression d’épreuve

V : volume intérieur de la bouteille, en litres d’eau

P.S. : pression de service définie par le constructeur (le plus souvent 200 bars).

Les bouteilles comportent :

  • un manodétendeur qui permet de lire la pression à l’intérieur de la bouteille et de réduire la pression à 3,5 bars . Les manomètres comportent  une zone rouge  qui rappelle qu’il faut changer de bouteille.
  •  un débitmètre qui permet de régler le volume d’oxygène délivré chaque minute. Il se règle de 0 à 15 L/min.

Autonomie d’utilisation

Le temps d’administration (T) possible de l’oxygène est égal à la pression affichée (P) multipliée par le volume de la bouteille (V) divisé par le débit indiqué sur le débitmètre (Q).

T = (P x V)/ Q

Exemple: Pression 200 bars, volume 2,5 L, débit 15 L/min. T = 200 x 2,5. L’autonomie est de 33 minutes.

Ø On peut retenir qu’une bouteille de 1 m(bouteilles de 5 L à 200 bars) dure une heure au minimum.

3- PRÉCAUTIONS D’EMPLOI

  • L’oxygène est un gaz comburant.
  • Tous les matériaux peuvent donc s’enflammer spontanément en présence d’oxygène et à température élevée (NB:la température des gaz s’élève lorsqu’ils subissent une compression).
  • Lors de l’ouverture d’une bouteille, la pression dans la partie amont du manodétendeur passe brutalement de 1 à 200 bars. Il en résulte une élévation brutale de température (jusqu’à 600 °C).
  • la moindre pollution présente dans le détendeur (poussière, graisse, caoutchouc…) s’enflamme spontanément le métal brûle, fond et se coupe. Puis c’est l’explosion avec projection de métal en fusion et de gaz à plus de 1000 °C.

Consignes de sécurité

  • Ne mettre aucun produit gras en contact avec les bouteilles. Ne jamais manipuler le manodétendeur avec les mains grasses.
  • Ne jamais placer une bouteille près d’une flamme.
  • Ne pas exposer une bouteille à une chaleur excessive (augmentation de la pression interne).
  • Ne jamais utiliser d’outil pour démonter un manodétendeur sur une bouteille, ne jamais forcer pour monter ou manœuvrer un manodétendeur (risque de détérioration du mécanisme).
  • Si à l’ouverture de la bouteille un bruit inhabituel apparaît en s’amplifiant, fermer aussitôt la source d’oxygène et s’éloigner.
  • Toujours bien fixer les bouteilles pour prévenir toute chute. Tout matériel (bouteille ou manodétendeur) ayant subi un choc doit être considéré comme suspect et envoyé en révision.
  • Lors de l’ouverture d’une bouteille, s’assurer que personne ne se trouve face au manodétendeur.
  • Vérifier souvent le niveau d’eau à l’intérieur de l’humidificateur.
  • Vérifier de temps en temps le débit.
  • Accessoires : la sonde nasale à oxygène, les lunettes et la tubulure sont à usage unique , doivent être remplacés systématiquement toutes les 24 heures et entre chaque patient .
  • qualité de l’eau: eau stérile, EPPI stérilisée en ampoules ou flacons de verre , eau pour irrigation en flacon plastique versable
  • Traitement des réservoirs réutilisables ou barboteurs
  • protocole d’entretien rigoureux et validé
  • Stérilisation journalière et entre chaque patient

4- INDICATIONS

objectifs

  • Correction des hypoxies d’étiologies diverses nécessitant une oxygénothérapie normobare ou hyperbare.
  • alimentation des appareils respiratoires en anesthésie réanimation.
  • rôle de vecteur des médicaments pour inhalation administrés par nébuliseur.
  • L’oxygénothérapie est indiquée en traitement de l’hypoxie et de l’hypoxémie, ou chez les patients à risque de développer une hypoxie
  • Le recours à l’oxygénothérapie doit être envisagé avant la mise en évidence ou la confirmation de l’hypoxémie.
  • Cependant Il y a 2 cas de figures:
  • Hypoxémie documentée : dans le cadre d’une détresse respiratoire aiguë ou au cours de l’insuffisance respiratoire chronique décompensée, l’oxygénothérapie additionnelle est indiquée chez l’adulte quand la PaO2 (pression partielle d’oxygène dissous dans le sang artériel) est inférieure à 60 mmHg (8 kPa) et/ou la SaO2 (saturation artérielle en oxygène) est inférieure à 90 %
  • Hypoxémie probable : Il existe de nombreuses situations cliniques au cours desquelles la survenue d’une hypoxémie est possible (hypotension artérielle, état de choc, atteinte cardiovasculaire, bas débit cardiaque et acidose métabolique, polytraumatisé, choc hémorragique, troubles de conscience, défaillance multiviscérale, intoxication, pathologie obstétricale aiguë, prise en charge extrahospitalière de tout patient en état grave) [2].
  • Ainsi, l’oxygénothérapie à haute concentration (> 15 l/min) devra être quasi-systématique chez les patients pris en charge en extrahospitalier, pour une pathologie médicale ou chirurgicale mettant en jeu le pronostic vital, y compris chez des patients insuffisants respiratoires chroniques . Le risque de survenue d’un arrêt cardio-circulatoire hypoxique est plus important et son occurrence plus rapide, que celui de l’installation d’une carbonarcose.
  • Oxygénothérapie de longue durée (OLD) : Les indications de l’OLD s’appuient principalement sur deux études du début des années 1980, celles du NOTT (NocturnalOxygen Therapy Trial Group) [4] et du MRC (Medical Research Concil) [5], qui ont prouvéune action bénéfique significative sur la survie, le retentissement hémodynamique et la qualité de vie.
  • L’oxygénothérapie s’applique à des malades atteints d’une insuffisance respiratoire chronique (IRC) dont la PaO2 est inférieure ou égale à 55 mmHg lors de plusieurs contrôles sur plusieurs semaines, en dehors d’un épisode de décompensation, sous traitement médical optimal.

principales indications

Causes respiratoires par troubles de la ventilation pulmonaire:

  • Insuffisance respiratoire aiguë.

-Bronchite chronique. – traumatismes thoraciques – Etc.

Causes circulatoires :

  • A.P.
  • Etat de choc.
  • Embolie pulmonaire.
  • Anémie.

Causes  centrales :

  • Intoxications alcooliques.
  • Intoxications par les hypnotiques.

-Intoxication par la morphine.

  • traumatismes crâniens

5- MODES D’ADMINISTRATION

2. modes: Inhalation et insufflation

le matériel

  • Une source d’oxygène.
  • Une prise murale au lit du malade.
  • Un obus d’oxygène.

Il doit être fixé correctement car i risque de chutes donc d’explosion.

  • Utiliser toujours un bloc manodétendeur avec l’obus.
  • fixer un débit litre qui est gradué de 0 à 15 litres.
  • Un humidificateur à remplir jusqu’au repère maximum avec  de l’eau distillée.
  • Un raccord : un tuyau souple, assez long qui est branché sur l’humidificateur.

le matériel de distribution

Les lunettes

  • très couramment utilisés; ils ne permettent pas  des  débits élevés et permettent une oxygénothérapie de longue durée.
  • Chez l’adulte de poids moyen le débit à administrer est d’environ 6l/ min (Ventilation minute). chez l’insuffisant respiratoire réduire le débit.
  • Chez l’enfant : dépend de l’âge

Ventilation-minute =  volume courant x fréquence respiratoire

  • Volume courant

Volume d’air inspiré ou expiré à chaque cycle respiratoire.

AGEFréquence respiratoire/ minVolume courant (ml)
Nouveau né40- 5020- 35
Nourrisson30- 4040-100
Jeune enfant20- 30150- 200
Enfant16-20300 – 400
Adolescent14-16400- 500
Adulte12-14500- 1000

le matériel de distribution

Les sondes nasales

  • utilisées pour des débits moyens;

-taille à introduire : du lobe de la narine au lobe de l’oreille.

  • lubrifier avec de l’eau distillée ou du sérum physiologique. Éviter les matières grasses. Fixer la sonde sur l’aile du nez avec du micropore.
  • La sonde nasale ne doit ni tirer, ni traumatiser la narine. Si la sonde doit rester longtemps, la changer de place régulièrement pour éviter les escarres.

Les masques à haute concentration

– utilisées pour des débits élevés

Masques à concentration moyenne:  ouvertures latérales   évite la réinhalation des gaz expirés. débit minimum: 8l/min

Masques à haute concentration: débit minimum: 12l /min

Le BAVU

Ballon autoremplisseur avec valve unidirectionnelle  matériel de première intention du secouriste, donne l’oxygène par inhalation ou par insufflation à des FiO2 variant de 21 à 100%. Il existe des formats adaptés pour adultes et enfants

 La méthode insufflatoire: la ventilaton artificielle invasive  chapitre à part

Conclusion

  • utilisation d’O2 largement répandue.
  • L’oxygénothérapie est indispensable dans toutes les situations d’hypoxieet à risque d’hypoxie (polytraumatisés, AVC…..) .
  • Elle n’est pas dénuée de risques  respect rigoureux des consignes de sécurité et désinfection du matériel.
  • Prescription médicale étendue aux non médicaux (secouristes).

EXERCICES

  1. Quels est l’autonomie d’une bouteille d’oxygène de 5l, 10l, 15l?
  2. Quelle volume d’O2 doit je disposer pour transférer un patient en ambulance de Bagangté à Douala en sachant que j’ai 3h 30 min de route et le débit d’O2 étant de 8I/ min.
  3. Je dispose d’une bouteille d’oxygène de 5l, le manodétendeur indique que la pression à l’intérieur de la bouteille est de 5 bares. La quantité d’oxygène est elle suffisante? Sinon quel conditionnement d’02 serait le plus adéquat?
  4. Ventilation minute d’un nourrisson de 12 kg en sachant que le volume courant est de 10 ml/kg ? D’un adulte de 53 Kg ?
  5. Quel temps dispose je pour oxygéner un patient à 6I/min avec une bouteille de 10 l dont le manodétendeur 15 bares? J’envisage d’emmener ce patient qui oxygénodépendant pour une exploration dont le lieu se trouve à 45 min de la clinique. Est-ce possible?

Pendant combien de temps sera-t-il en hypoxie?

par Dr.  NTANKOUO Catherine

Anesthésiste-réanimateur

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